Qui se regarde vraiment dans la glace?

Publié le par melorienne

Bonjour les filles!

 

Je me demandais soudainement aujourd'hui en m'apercevant dans le miroir de ma salle de bain entre 7h35 et 7h38 à quel moment j'avais accepté de ne plus ressembler à rien.

 

Sans blague si j'ose me regarder dans une glace de haut en bas avec mes fringues du jour c'est la découverte éberluée d'une allure, d'un style, d'un look inexistant! Peut être est cela le style "mère de famille", j'entends bien evidemment mère de famille de petits enfants quand on n'a plus le temps de réfléchir une minute à ce qu'on va mettre sur son dos pour être jolie le matin.

 

D'abord, si on se donne la peine d'allonger sa pensée on se dit "mais qui se fout de trouver mes fringues jolies en fait?", les enfants ne jugent pas les habits et surtout pas le style de leur maman chérie. Si on veut être jolie selon sa fille de 5 ans il faut mettre un teeshirt rose pétant Hello Kitty.

 

 Souvent mes enfants me demandent "T'es habillée là maman?"

et bêtement j'éprouve une stupéfaction terrifiée en me rendant compte que selon cette question ils ne peuvent pas faire la différence entre moi en pyjama au réveil et moi fringuée dans la journée.

 

Les enfants sont très forts pour poser des questions qui paraissent invraissemblables mais qui au fond soulèvent une réalité : je suis habillée comme un sac!

 

Horrible vérité de la mère de famille épuisée. Quand j'étais jeune et insouciante au lycée ou à la fac je passais une partie de ma journée à penser aux fringues. me promener chez Zara, Mango, respirer la bonne odeur de vêtements neufs, sentir le bonheur proche de tomber sur la robe sympa cachée derrière les cintres de H§M, s'extasier devant des chaussures à talon sublissimes de Minelli...

Pourquoi ai je grandi à deux pas des grands magasins? Mon air pur à moi restera toujours celui des escalators menant à la coupole du Printemps, du passage secret entre les deux magasins là au deuxième étage; un pas, deux pas, Benetton, GAP, trois pas, quatre pas, KOOKAI, Comptoirs des cottoniers.

 

Que suis je devenue aujourd'hui moi la star de la jupette qui tombe parfaitement, de la ballerine colorée, du petit pull à motif?

Quand est ce qu'on arrête d'aimer les fringues et les magasins, quand est ce qu'on regarde les pages modes de ELLE en se disant "c'est du délire de présenter des fringues aussi grotesques et importables!", quand est ce que je suis devenue une mémére qui préfère son vieux pantalon noir tout doux, des baskets, 2 pulls et une écharpe à se donner la peine de se refaire une garde robe digne de ses 30 ans?

 

Je suis jalouse de ces filles qui ont le temps, divin, de se poser des questions sur leur style!

Voilà la réalité de la mère de famille! Face à notre destin on a une première phase d'acceptaion voire d'adhérance au concept.

"La mode, le turn over des fringues, c'est totalement futile, ou sont les vrais priorités de la vie, ce qui compte c'est d'habiller les enfants".

 Puis se met à en faire un combat, une preuve de sa supériorité même puisqu'on n'est pas dupe de toute cette manipulation surconsommatrice

 "moi en tant que mère au foyer je suis pour le retour à un mode de vie basé sur la simplicité, pas d'achats frénétiques, pas de tentation extravagante, le seul endroit ou je me permet quelques folies c'est Acanthe.(désolée pour mes lectrices sans enfants et loin de connaitre cette marque en gros c'est Jacadi en moins cher).

 

La deuxième phase se poursuit en dépensant "pour les enfants". On le sait bien notre penchant pour les fringues est toujours vivace même si on le nie pour faire semblant d'accepter notre sort de femme qui ne fait pas d'effort pour se fringuer vu que personne ne la regarde,alors on achète avec l'alibi enfants.

Nos enfants sont evidemment ravis de tous ces achats surtout les filles. Enfin quand on s'écarte des teeshirts Charlotte au fraise et Hello Kitty il faut faire un peu la pub du produit

 "regarde ce super pantalon bleu marine que j'ai trouvé pour toi ma bichette il a une petite ceinture rose là en haut avec des fleurs c'est top!"

 

Enfin le royaume de mes frénésies d'achat s'appelle maintenant comme vous avez du le comprendre Leclerc ou Carrefour. Deux endroits gigantesques qui transforment les petits habits en de vulgaires bouts de cottons avec des formes et des couleurs. C'est à vous dégouter des fringues et à réellement adhérer ce coup ci à la théorie du "c'est pratique et pas cher".

 

Bref à la deuxième phase la mère de famille pourtant toujours si forte et enjouée commence à ressentir une lassitude à errer dans les grandes surfaces pour ramener toujours des habits à ses enfants et finir, elle, par voir apparaitre un trou dans son pantalon noir adoré et doux.

 

La troisième et dernière phase tient donc dans le fait de rouvrir ses yeux au monde de la mode.

 Oui j'aime Kookai, oui j'adore Mango, oui je rêve de passer du temps seule pour choisir mes fringues en sifflotant dans les rayons. Les belles allées éclairées d'un Zara, ou d'un GAP...

Oui je rêve de sortir du magasin et de respirer l'air merveilleusement pollué de l'avenue de l'Opéra, de me faire bousculer par une vingtaine de personnes qui tracent leur chemin vers des bureaux, qu'ils sont beaux tous ces gens qui travaillent en noir, en bleu marine, avec des belles chaussures vernies, des cheveux propres et bien coupés...Je suis jalouse je vous l'ai dit!

 

Mais si je céde à un shopping comme par le passé se pose un autre problème. A la sortie de l'école qui va prendre en compte ma super jupe Zara trop belle? Qui va remarquer mon manteau Comptoir des cottoniers? Pourquoi est ce que je me ferai mal aux pieds avec des belles chaussures à talon alors que tous les gens que je croise portent des baskets ou des bottes?

 

Voilà ma crainte à force de choisir l'option "pratique" je vais finir par ne plus être capable de retrouver le chemin de l'esthétique. Je vais me transformer en rouleau compresseur des fringues, en maman efficace qui a dans son placard 5 teeshirts, 5 pulls et 2 pantalons et ne change jamais de style. On ne parle d'ailleurs plus de style dans mon cas mais d'habits pour se couvrir.

Je m'habille pour ne pas avoir froid et par soucis aussi de ne pas être à poil!

Peut être qu'un de ces jours je finirai comme on l'entend parfois-oh comble du cauchemard- par sortir en pyjama ou en jogging.

 

J'ai lu un article sur Victoria Beckam, cette femme a comme même 4 enfants donc elle est comme moi une simple mère de famille avec un petit hobby pour la mode, elle déclare "je ne sortirai jamais en jogging j'aime trop la mode".

C'est décidé je vais moi aussi décréter que j'arrête les pantalons noirs confortables et doux, j'aime trop la mode et les magasins.

 

Cela dit je n'ai pas répondu à la question initiale, j'ai arrêtée de me soucier de mon image quand la priorité a été avant toute chose de trouver le temps de manger, dormir, regarder la télé et lire.

Il y a aussi le fait que faire les magasins avec une poussette double et un bébé qui pleure systématiquement dans les rayons coupe toute envie de flaner au milieu des fringues. J'imagine toujours les vendeuses en train de se dire "attends elle fait quoi celle là avec ses bébés qui pleurent, elle va faire fuir les clients, t'as vu la taille de sa poussette elle devrait être au parc pas dans un magasin".

 Quelle importance me direz vous, simple parano de mère de famille qui, à force de déserter les magasins dignes de ce nom, ne sait plus très bien si c'est sa place. Et finit par acheter n'importe quoi pour faire semblant d'assumer sa présence dans ledit magasin.

 Genre "oui j'ai des enfants rapprochés dont un qui ne supporte pas les magasins et j'ai comme même le droit d'avoir accès moi aussi au monde des jolies fringues et merde!(décidement la femme au foyer est relativement mal polie)".

 

Quant à se regarder vraiment dans la glace...Aie...Le constat n'est pa forcemment sympa! Du maquillage ma cocotte et un renouvellement de garde robe, ensuite ça devrait passer surtout quand on peut se cacher derrière une poussette et deux enfants.

 

 

 

 

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